vendredi 11 octobre 2013

… et maintenant, en route pour sept ambitions !

Les adeptes de « l’état stratège » en matière de politique industrielle ont de quoi être la fête. Il y a à peine un mois, le MRP nous présentait les 34 plans de bataille pour l’industrie. A peine remis de nos émotions voici, présentés ce matin par Anne Lauvergeon, les fruits des travaux de l’estimable Commission de l’Innovation qu’elle préside.  A la clé : sept ambitions, « reposant sur des innovations majeures, pour assurer à la France prospérité et emploi sur le long terme » comme demandé dans la lettre de mission.

Je ne sais pas ce que vous en penserez mais moi, en tout cas, je trouve que ça commence à faire beaucoup. 34 + 7 ! Les priorités stratégiques seront bientôt presque aussi nombreuses que les pôles de compétitivité !

Ce qui est piquant est ce qu’on peut lire au début du rapport qui précise que l’objectif de la Commission est « de stimuler l’innovation au sein des entreprises de toute taille autour de priorités durables. Pour ce faire, [elle] est convaincue qu’il faut éviter la dispersion et le « zapping » pour réussir. » No comment.

Pour se tirer d’affaire la Commission précise toutefois que son exercice « s’inscrit en complémentarité du projet de ‘Nouvelle France industrielle’ qui met en œuvre 34 plans définissant des relais de croissance des filières industrielles sur les marchés d’aujourd’hui » et  que « la Commission veut, quant à elle, susciter, d’ici dix ans, des leaders industriels français à l’échelle internationale, dans des  secteurs précis, en concentrant les moyens sur des axes clef. » 

Cela dit on peut s’interroger sur la « complémentarité » lorsque au moins un sujet (Big Data) est commun aux 7 et aux 34…

Peut-être voulez-vous savoir quelles sont ces sept ambitions ? Les voici :

1. Le stockage de l'énergie
2. Le recyclage des matières : métaux rares
3. La valorisation des richesses marines : métaux et dessalement de l’eau de mer
4. Les protéines végétales et la chimie du végétal
5. La médecine individualisée
6. La « silver economy », l’innovation au service de la longévité
7. La valorisation des données massives et ouvertes (Big Data)

Pourquoi ces sept là plutôt que d’autres ? Explication : parce que, outre « leur capacité à générer emplois et exportations » : 

- « Elles sont à la confluence de marchés majeurs portés par des besoins sociétaux certains et de compétences distinctives françaises. »
- « Elles nécessitent des innovations de rupture et constituent un enjeu de souveraineté pour que le France soit durablement une puissance économique prospère. »
- « Elles prennent en compte des évolutions technologiques massives comme la révolution numérique ou l’impact des nouveaux matériaux avec des propriétés avancées. »  [Drôle d'argument, non?]

Enfin, comme dit l’autre, abondance de biens ne nuit pas... Mais peut être la prochaine fois vaudrait-il mieux préciser dans quel domaine on entend ne pas être à la pointe. Ce serait à la fois plus simple et plus rapide.

A Lire
La synthèse du rapport
Le rapport complet 

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