lundi 1 octobre 2012

Compétitivité : il n'y a pas que le coût du travail ! (Mais quoi d'autre alors ?)

La clé de la compétitivité, c'est moi !
Robocalisez ! C’est depuis quelques années l’injonction lancé par le Symop. Le syndicat des entreprises de technologies de production veut dire par là qu’en dopant la productivité,  la robotisation peut éviter la délocalisation.

Spécialiste du néologisme impératif, le Symop récidive et lance cette fois une campagne avec un nouveau mot d’ordre : productivez ! 

Avec ce slogan il veut attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’importance de la modernisation de l’outil de production des PMI-ETI françaises. Il dit en substance : « arrêtez de focaliser le débat de la compétitivité sur le seul coût du travail. La clé de la compétitivité c’est d’abord un outil de production moderne ! » Ce qui passe par l’installation de robots, de machines outils performantes et de  systèmes d’automatisation.

Bien sûr le Symop prêche pour sa paroisse. Mais on ne peut toutefois pas lui donner tort. Sans parler du retard patent en termes de robot, le parc de machine outil français est dans un  état déplorable : moyenne d’âge des machines outils en France, 17 ans. Et encore, c’était le chiffre issu d’une étude menée en 1998. Les choses ont empiré depuis. Dans le même temps l’âge moyen du parc italien est de 10 ans. Celui de l’Allemagne de 9.

Il est pourtant clair qu’une machine moderne permet de effectuer des bonds de productivité considérables. Cette PMI par exemple, a remplacé l’année dernière son centre d’usinage vieux de près de 30 ans par une machine moderne, une centre d’usinage dit 5 axes. Résultat : la production d’une pièce qui demandait plus de 2 heures et demi s’effectue désormais en moins de 30 minutes. Six fois plus vite ! Sans compter la qualité améliorée. Heureusement que les vielles machines finissent pas tomber en panne !

Seulement il a fallu consentir un investissement de plus d’un million d’euros. C’est beaucoup pour une PMI. Surtout que les entreprises ne peuvent compter que sur elles-mêmes. Seules les plus astucieuses ont découvert un moyen détourné pour bénéficier d’un prêt : le recours au Prêt Vert Bonifié. Proposé par Oséo, il finance des investissements productifs permettant de diminuer l’impact environnemental. Bien ficelé, un dossier d’équipement en machine outil peut en bénéficier

Pour relancer la modernisation de l’outil de production, le Symop propose deux mesures phares. La première : un audit de l’appareil productif français afin d'identifier les secteurs à moderniser en priorité. Le retard n’est pas partagé par tous. Rares sont par exemple les sous-traitants de l’aéronautique dont le parc n’est pas moderne et au plus haut niveau. Les donneurs d’ordres ne leur en donnent d’ailleurs pas le loisir.

Sans surprise, la seconde proposition est un plan de soutien à l’équipement des PMI et ETI. Soit par le fléchage d’une partie du crédit d'impôt recherche sur l’outil de production, soit par la prise en compte spécifique de ces investissements par la Banque Publique d'Investissement.

C’est bien, sauf que cette affaire réveille, chez moi en tout cas, une vieille douleur. Car tous ces robots, toutes ces belles machines outils d’où viendront-ils ? D’Allemagne, du Japon,  de Suède, de Suisse voire d’Italie… Aucun ne sera de fabrication française. Robot industriel, machine outil…, il y a longtemps déjà qu’on a jeté l’éponge. C’est quand même incroyable, non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire