mercredi 18 avril 2012

Le conseiller d’Obama justifie le soutien au “manufacturing”


Gene Sperling : "défendre le manufacturing
ne pas rater la next big thing"
Gene Sperling, Directeur du National Economic Council de l’administration Obama et conseiller du président sur la politique économique a trouvé d'intéressantes justifications de la politique de soutien aux industries de production qui, aux Etats-Unis, n’est pas du goût de tous

Lors d’un récent discours à la Conference on the Renaissance of American Manufacturing,  il explique d’abord que « quand une grande entreprise de production s'installe dans une région, l’investissement génère un gain de productivité dans toutes les autres entreprises de la région. »  Il a puisé ce concept dit de « retombées d’agglomération » (agglomeration spillover) dans une étude menée en 2010 par les économistes Michael Greenstone, Rick Hornbeck and Enrico  Moretti. (lire la publication Identifying Agglomeration Spillovers: Evidence from Winners and Losers of Large Plant Openings )

Gene Sperling utilise ensuite un autre argument tiré cette fois d’un article de Gary Pisano et Willy Shih tous deux professeurs d’ Harvard Business School. A savoir : l’ensemble des compétences et des savoir-faire des entreprises d’une région constitue un « bien commun » dans lequel chaque nouvel arrivant vient piocher et qu’il renforce par sa présence. Se crée ainsi un cercle vertueux qui favorise l’innovation, donne encore plus de valeur ajouté à la région, attire de nouveaux investissements etc.

 Gene Sperling pointe qu’à l’inverse, ce cercle vertueux devient un cercle vicieux quand les entreprises quittent une zone. Ainsi si « pour une entreprise individuelle, il peut y avoir de bonnes raisons d’installer sa production en un autre lieu, cette décision aura un impact négatif sur toutes les autres entreprises et sur le réservoir local de talents. Et cela rend alors plus facile pour les autres de délocaliser et plus difficile encore à des nouvelles entreprises de s’installer. »  

Conclusion : « Si nous ne prenons pas la décision de nous battre pour l’industrie manufacturière d’aujourd’hui cela conduira à de plus graves pertes encore de capacités de production et cela peut même engendrer pour la nation américaine l’incapacité à créer la prochaine génération de technologies. »

Gene Sperling cite ainsi l’exemple de la fabrication des produits d’électronique grand public. « Lorsque nous avons perdu ce savoir-faire nous avons également perdu la capacité de concevoir et de fabriquer les batteries lithium ion […] Le savoir-faire technologique nécessaire pour faire ces batteries est parti avec la production de l’électronique grand public.  » 

Moralité : « notre pays doit comprendre l’importance d’assurer un environnement tel que notre secteur manufacturier soit capable de relever les nouveaux défis, de mettre au point la « next big thing » et de ne pas manquer la prochaine opportunité de créer de la valeur et des emplois sur notre sol. » CQFD. 

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