mardi 28 février 2012

Réindustrialisation : le point de vue de FO


Pascal Pavageau, secrétaire
confédéral de FO
Pas de TVA sociale. Pas d’augmentation de CSG. Bref, pas de transfert du financement de la protection sociale. « Le coût du travail n’est pas la cause du manque de compétitivité de l’industrie française » juge Pascal Pavageau, secrétaire confédéral du syndicat Force Ouvrière, interviewé en exclusivité pour ce blog.

En revanche, pour soutenir et relancer l’industrie et l’emploi industriel, le syndicat met en avant cinq grandes revendications.

1. Créer une véritable banque publique pour l’industrie, non pas celle mise en place par le gouvernement actuel « qui n’est qu’un complément de financement apporté à Oséo » mais « une banque qui aurait la capacité à coordonner tous les financements publics », depuis le FSI (Fonds stratégique d'investissement) jusqu’à la caisse des dépôts en passant par Oséo. « Cette banque serait ainsi au service d’une véritable politique industrielle qu’il est important de définir. Il n’est pas normal qu'un organismes comme le FSI, par exemple, finance des entreprises de son propre chef sans qu’on connaisse précisément les raisons de ses choix » dit Pascal Pavageau.

2. Un financement conditionnel : « Nous pensons que toute intervention publique en matière de financement des entreprises doit être conditionnée, au moins pour un certain temps, à des engagements en matière d’emploi. » En clair, Pascal Pavageau ne souhaite plus voir « des financements qui servent à une entreprise à déménager sa production vers des pays à bas coût de main-d’œuvre. »

3. Lutter contre le dumping social et, en particulier « renégocier au niveau européen la directive service qui permet, par exemple en Allemagne, de payer les travailleurs au niveau des salaires des pays dont ils sont issus. »

4. Remettre à plat les relations donneurs d’ordre-sous-traitant. « Le bon niveau d’échange se situe au niveau de chaque filière industrielle avec des accords qui peuvent se décliner au sein des branches » pense Pascal Pavageau. Il ajoute : « le gouvernement a un rôle à jouer, au moins quand le donneur d’ordres est une entreprise publique. »

5. Faire évoluer le Crédit d’Impôt Recherche. « Il faut le transformer en un crédit d’impôt innovation, c'est-à-dire s’assurer que la R&D qui a bénéficié aux entreprises soit effectivement suivie du développement de produits sur le territoire national et non pas utilisée pour des productions à l’étranger. »

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