mercredi 18 janvier 2012

Bientôt : un (vaste) programme pour robotiser les PME françaises

Chacun a sa petite idée pour réindustrialiser la France ou, du moins, éviter les délocalisations. Le Symop (syndicat des entreprises de technologie de production) a évidemment la sienne et ce n’est probablement pas la plus mauvaise.


Les aficionados de techno le savent certainement, il y a déjà plusieurs années le Symop a lancé un mot d’ordre : « robocalisez ! » dit-il à l’attention des PME. Comprendre : robotisez pour ne pas délocalisez. En installant des robots dans votre entreprise vous allez tellement gagner en productivité et en qualité que vous n’aurez plus besoin d’avoir recours à la délocalisation. Belle promesse.  


L’idée a mis du temps à faire son chemin. En, particulier les pouvoirs publics ont  longtemps fait la moue. Mais le Symop n’a pas désarmé. Résultat, étude à l’appui, il a fini par les convaincre que l’idée n’était en fin de compte pas si mauvaise. Et dans le même temps le verbe « robocaliser » s’est mis à faire partie du vocabulaire de nombreux représentants du monde industriel.


Pourquoi reparler de cela aujourd’hui ? Parce que j’ai interviewé Vincent Schramm, directeur général du Symop, et que j’ai découvert un ambitieux projet d’aide à la robotisation des PME françaises. Il est baptisé Start PME. Le Symop en est le porteur, le Cetim (Centre technique des industries mécaniques), le bras armé et le CEA le partenaire scientifique.


Start PME a déjà été jugé éligible pour les investissements d’avenir (ex Grand Emprunt). Le projet va être déposé fin janvier espérant obtenir un financement de l’état de l’ordre de 5 M€. Il vise deux objectifs
1.      Informer et sensibiliser les PME françaises au sujet de la robotique
2.      Accompagner 250 PME dans leur démarche de mise en place d’un robot, démarche qui est loin d’être aussi simple qu’il n’y paraît car elle a notamment d’importants impacts sur l’organisation même du processus de production.

Sans entrer dans le détail, le projet veut mettre en place un réseau d’experts pour aider les PME à faire un diagnostic de l’intérêt de la robotisation et financer ce diagnostic à 50%. Puis aider à (et financer une partie de) la mise au point d’un cahier des charges, et enfin aider à l’investissement. « Nous envisageons de financer jusqu’à 10% du coût d’installation » dit Vincent Schramm.


Pour juger de l’intérêt de l’opération, il faut savoir que la France dispose de deux fois moins de robots que l’Italie et près de cinq fois moins que l’Allemagne (voir sur le site de robocaliser,  http://www.robotcaliser.com). Il y a à l’évidence quelque chose à faire, si l’on croit peu ou prou aux vertus de la robocalisation...


Ajouté le 6 juillet 2012. Dernières nouvelles du programme. Son montage prend plus longtemps que prévu. Son financement est actuellement étudié par la DGCIS. Etape suivante la signature par le premier ministre. Vincent Schramm espère que, si tout se passe bien, il pourrait démarrer avant la fin de l'année

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