mardi 3 novembre 2009

Horiba Jobin Yvon à la recherche de la perle rare (épisode 2/2)

Comment Michel Mariton, le pdg d'Horiba Jobin Yvon, et son directeur de l'innovation, Olivier Acher, vont-ils s'y prendre pour découvrir la ou les nouvelles technologies qui assureront le futur de l'entreprise ? (voir épisode 1
Trois idées fortes méritent d'être soulignées
Première idée : Tout n'est pas bon. « Quand on fait de l'alpinisme, on peut à la rigueur, lâcher une main. Mais pas deux... » Fort de cette idée, Michel Mariton pense que toutes les technologies prometteuses dans le domaine de l'optique ne sont pas candidates à rejoindre son entreprise. « Il faut que l'on puisse se l'approprier et qu'elle soit compatible avec notre outil de production et/ou notre réseau commercial actuel ». Pas question donc - à moins d'une découverte vraiment exceptionnelle – de mettre sens dessus dessous l'entreprise pour acclimater une technologie trop exotique en regard du savoir-faire maison. « Nous n'avons pas la taille suffisante pour cela ».
Deuxième idée : exploiter une faiblesse du capital risque. « Si au bout de 4 ou 5 ans une start-up soutenue par le venture capital n'a pas décollé, elle n'intéresse plus ses investisseurs. Ils cherchent à s'en défaire vite ». C'est triste pour la start-up. C'est une aubaine pour Jobin Yvon. « Le capital risqueur fait la moue devant une jeune pousse de 10 M€ DE CA. Pour nous, une telle entreprise, si sa technologie est porteuse, est très intéressante : 10M€ représentent une croissance de 10% de notre CA... »
Troisième idée : offrir une alternative à la start-up. Vous êtes un scientifique. Vous avez mis au point un super proto. Étape suivante, la start-up ? C'est souvent le cas. Mais alors il faut se transformer en entrepreneur, passer du proto au produit industriel, puis à la série, bâtir un réseau commercial etc. Tout le monde n'a pas cette fibre. D'où l'idée de Michel Mariton : Prendre en charge les impedimenta de l'innovation. En échange d'un accord de licence, par exemple, Jobin Yvon se chargera de toute la phase de valorisation et de commercialisation du produit. Bien sûr pour l'inventeur, le pactole sera moindre, mais l'idée est peut être séduisante. Elle n'est d'ailleurs pas nouvelle : « c'était pratique courante dans les années 70, avant que la vague de la création de start-up n'explose » raconte Mariton. Back to the future !

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