mardi 3 novembre 2009

Horiba Jobin Yvon à la recherche de la perle rare (épisode 1)

Quand j'ai appris par hasard que Horiba Jobin Yvon venait d'embaucher un « directeur de l'innovation », ça a fait tilt. C'est en effet bien peu banal qu'une PME -même grosse, elle compte 600 personnes au total - crée une telle fonction. Et la confie, excusez du, peu à un polytechnicien, Olivier Acher, jusque là directeur de recherche au CEA.
D'où la question : quelle logique a poussé Michel Mariton patron de ce petit joyau de l'industrie optique française (passée toutefois dans le giron de japonais Horiba en 1997) dans cette direction ? Et quelle est la mission de ce directeur ? Cap donc sur Longjumeau (91) siège de cette entreprise plus que centenaire pour en savoir plus. La réponse est vraiment intéressante. Elle reflète admirablement l'évolution du concept même de R&D.
Jobin Yvon a bâti sa fortune sur une formidable innovation : les réseaux holographiques. Leur invention date de la fin des années 60. Depuis le français a capitalisé sur son savoir-faire. Jobin Yvon vend ces réseaux ans le monde entier et les intègre dans ses propres familles d'instruments scientifiques. Depuis des années l'intégralité de sa R&D interne (une centaine de personne) est vouée à exploiter de mieux en mieux ce filon.
Bien. Mais on perçoit vite le risque qu'il y a à mettre tous ses œufs dans un seul et même panier. « Aidé par un actionnaire qui pense sur le long terme » Michel Mariton a donc décidé, en plus de son traditionnel budget R&D, d'allouer de nouvelles ressources à la préparation du futur. Autrement dit de prospecter tous azimuts pour découvrir un nouveau filon : la technologie qui pourrait s'avérer aussi formidablement porteuse que l'on été les réseaux holographiques. C'est précisément la mission d'Olivier Acher et de l'équipe qu'il met en place. A eux d'écumer les labos de recherche des universités et des entreprises, à eux de scruter les moindres start-up à la recherche de la perle rare.
Ce faisant, Jobin Yvon, qui depuis des lustres s'adonne à l'innovation incrémentale change de registre. Le voici qui ouvre toutes grandes les portes à des innovations du rupture, aussi fortes que celle qui a été à l'origine de sa réussite. C'est un vrai changement de cap.
Cela, Mariton et Acher ne le font pas n'importe comment. Ils ont des idées bien précises pour guider leur recherche. Rendez-vous demain pour les connaître...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire